lundi 20 août 2007

- y a de la brume sur le quai, tandis que j'écoute une musique en boucle d'oreille... diantre, diable, que va-t-il arriver !

Fidèle à ma réputation de "il m'a dit qu'il t'aimait bien parce que tu disais tjrs des choses drôles" :
En Guadeloupe, le proverbe le plus prisé est sans doute celui-ci : Qui dort, dean.
(Août 2007. Dean, un ouragan majeur de catégorie 4 sur une échelle qui en compte 5, a fait deux morts en ... En Guadeloupe, 80% des bananeraies sont sinistrées.)

dimanche 29 juillet 2007

Du sable, de la flotte et de la glace parfum nougat. Peu pour être heureux ?


blagounette :
- Que dit un aveugle quand on lui donne du papier de verre ?
- Putain ! C'est écrit petit !
On a parlé de ses déboires, mais plus de ses "boire" que de ses "dé" car, m'a-t-il dit, il y a longtemps que la musique n'adoucissait plus ses moeurs.

jeudi 26 juillet 2007

Pah trop Nïmes.


Je suis à bout.
Tabou. Mettre des ailes aimant.
Debout !

mercredi 18 juillet 2007

Histoire triste du veuf joyeux qui se finit bien.

- T'en va pas, Manu ! - Tu m'emmerdes. Si j'reste, je vais te foutre mon poing dans la gueule. Les rapports entre Manu et son père se résumaient à cet échange simple, ç'avait toujours été chaotique. On ne pouvait ni changer l'un, ni l'autre. Le mal était fait, comme on a tendance à le dire. Ah ! Que les rapports humains sont terribles parfois. L'origine de la discorde entre les deux remontait à...à une simple échographie de la mère, celle qui déterminerait le sexe de l'enfant. Le père allait avoir un deuxième fils, c'était ainsi ; adieu chaussons et layette roses. Son enfant n'était même pas né qu'il le haïssait déjà, un monstre que cet homme-là..., soupirez-vous. L'enfant né, le père naturellement, s'en désinteressa complètement (ou continua de s'en désinteresser), lui préférant son aîné, puis plus tard, son troisième enfant, une fille. Il grandit fourré dans les jupes de la mère, son père ne l'aimait pas, qu'à cela ne tienne ! Sa mère l'aimait comme deux, et il l'aimait tout autant, sinon plus depuis que le père négligeait la mère. Les deux rejetés formaient un clan, l'un pouvant toujours compter sur l'autre, et cela aurait pu durer encore longtemps si le coeur de la mère n'avait pas été aussi fragile. Un infarctus la faucha ; ses 50 ans n'étaient pas encore soufflés. Le fils ne tarissait pas de chagrin, à qui pouvait-il s'en prendre ? Aucun chauffard, aucun médecin incompétent dans l'histoire, comment faire un deuil sans bouc-émissaire ? Pourquoi lui avait-on pris sa mère ? N'en avait-elle pas assez bavé, ne méritait-elle pas de vivre paisiblement ? Un profond sentiment d'injustice commença à germer dans son esprit, si bien qu'il devint un révolté. Révolté de ne plus avoir de mère, révolté de n'avoir jamais eu de père. Et la révolte atteint son paroxysme lorsqu'à peine six mois après l'enterrement, le père ramena sa greluche. Puis ces questions lancinantes : "Depuis quand ? Maman était-elle au courant ?" À peine le temps d'esquisser un semblant de réponse que déjà elle s'installe dans la maison familiale, que déjà elle bouscule tout ce que la mère chérissait, que déjà elle veut aller à l'Église... Le frère et la soeur tentent de rassurer le vilain petit canard : "Il s'agit de notre père, il a bien le droit de refaire sa vie !" "Pas si vite, pas de cette manière, pas avec cette salope..." carillonnaient dans la tête de celui qui ne deviendrait jamais un cygne d'une blancheur aveuglante. Ah ! qu'il se sentait seul. Que pouvait-il bien faire désormais, personne n'était là pour lui. Il traînait, ruminait dans les bars entre deux absinthes, il tuait ses neurones pour ne plus penser à rien. Il fallait juste que sa tête soit sur le point d'exploser pour qu'il se sente - enfin - bien. Surtout ne plus entendre les commérages qui se répandaient autour de lui, commérages qui traitaient principalement de son père, le futur marié...bien loin du triste veuf qu'on pourrait imaginer. Fallait qu'il se ressaisisse, qu'il se prenne en main ! Une des premières choses était d'aller se faire désintoxiquer, loin, de la sorte il ferait d'une pierre deux coups : se dégoûter de l'alcool et oublier sa famille chérie. Le jour du mariage tombait pendant la cure, il n'était pas invité ; les fantômes n'avaient jamais eu leur place pour les jours de fêtes. D'après les échos entendus, la mariée défraîchie rayonnait de bonheur au bras de son époux, tout avait été parfait. Leurs billets avaient été pris pour le mois suivant direction La Réunion, le voyage de noces que sa mère avait toujours désiré. Manu était maintenant totalement sevré, il était devenu insensible à beaucoup de choses, il s'était déconnecté de sa réalité trop oppressante. Adieu alcool, bonjour médocs. Il ne se droguait pas, il prenait juste les ordonnances que les médecins lui prescrivaient. Il bossait dur, mangeait peu, prenait ses anti-dépresseurs et dormait, menant un rythme de vie mécanique. Malheureusement pour lui, tout mécanisme finit par se rouiller... Des témoins l'avaient facilement reconnu, les supermarchés sont rarement déserts, il faut dire. Dans le journal le lendemain, un fait divers comme il y en a tant : au milieu des chiens écrasés et des résultats du dernier match de foot à domicile (ces cons d'autochtones n'avaient même pas réussi à gagner), une femme avait été tuée sur le parking d'un supermarché. Le coupable avait facilement avoué. En lisant les gros titres, on pouvait croire à une crime passionnel mais si on creusait un peu l'âme de l'assassin, on se rendait compte qu'il s'agissait d'un crime dépassionnel. - T'en va pas, Manu ! - Tu m'emmerdes. Si j'reste, je vais te foutre mon poing dans la gueule. Pour une fois que son père s'intéressait à lui ! C'était bien la première fois...et quelle fois ! Cette ordure lui avait demandé d'endosser le crime à sa place, "Tu sais, je suis vieux moi, je veux pas mourir en prison, tandis que toi tu picoles et t'es dépressif, t'as des circonstances ! Tu crèveras pas en prison, tandis que moi..." Un salaud reste un salaud.

jeudi 28 juin 2007

Et les livres, alors ?

"Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. Le bonheur, c'est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. On est pas du même bord, lui et moi, et j'ai rien à en foutre. J'ai encore jamais fait de politique parce que ça profite toujours à quelqu'un, mais le bonheur, il devrait y avoir des lois pour l'empêcher de faire le salaud. Je dis seulement comme je le pense et j'ai peut-être tort, mais c'est pas moi qui irais me piquer pour être heureux. Merde. Je ne vais pas vous parler du bonheur parce que je ne veux pas faire une crise de violence, mais Monsieur Hamil dit que j'ai des dispositions pour l'inexprimable. Il dit que l'inexprimable, c'est là qu'il faut chercher et que c'est là que ça se trouve. La meilleure façon de se procurer de la merde et c'est ce que le Mahoute faisait, c'est de dire qu'on ne s'est jamais piqué et alors les mecs vous font tout de suite une piquouse gratis, parce que personne ne veut se sentir seul dans le malheur. Le nombre des mecs qui ont voulu me faire ma première piquouse, c'est pas croyable, mais je ne suis pas là pour aider les autres à vivre, j'ai déjà assez avec Madame Rosa. Le bonheur, je vais pas me lancer là-dedans avant d'avoir tout essayé pour m'en sortir."
Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975.
Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que "ça ne pardonne pas" et parce qu'il n'est "pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur". Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son "trou juif", elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré "des peuples à disposer d'eux-mêmes" qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
24 heures de la vie d'une femme, de Stefan Zweig.
Il écrit merveilleusement bien, on sent une sensibilité à fleur de peau. Mais ses longues phrases avec foule de détails m'agacent (peut-être, sans doute, parce que j'en suis incapable), m'endorment. Pourtant, je connaissais l'animal ; je m'accrochais au début de la phrase mais, j'ai décroché un bon paquet de fois. Je ne compte plus les phrases que j'ai relues deux fois, cinq fois, dix fois, c'est...désagréable. En quelques mots, c'est une histoire d'amour à travers des mains et du Jeu (de vilains). Une veuve anglaise cherche à sortir un jeune homme de la tourmente d'un casino (royal, comme intrigue) parce qu'elle est tombée en émoi devant ses mains. Elle, qui n'attend pourtant plus rien de la vie, se met à espérer à cause d'une paire de mains qui, selon une théorie de son feu mari, résument l'âme de son possesseur.
C'est un livre trop fin, qui se dévore avec beaucoup de faim. (peu abordable)

mercredi 27 juin 2007

Page musiquée.


Ambiance nébuleuse, bien le bonjour.
http://www.youtube.com/watch?v=nofQB4Lyg9o
Puisqu'il faut toujours courir après quelque chose pour se sentir vivant...
...Et qu'une fois qu'on s'est arrêté de courir, on se retrouve sur le toit d'un immeuble, au bord du vide.
http://www.youtube.com/watch?v=SEukS2YN9B8
Cette femme est extrêmement belle même (surtout ?) dans son désespoir.
Tout ne peut pas tenir rien qu'à un lacet de basket tombée de nulle part.
Et enfin...
http://www.youtube.com/watch?v=zWooP8cFSA4
...Enfin, quoi ?
http://www.youtube.com/watch?v=cngJbxOIuVs
Il n'y a jamais de fin nulle part !
http://www.youtube.com/watch?v=41k-SpluLyc&NR=1
Bang bang

you shot me down
Bang bang

I hit the ground
Bang bang

that awful sound
Bang bang

my baby shot me down

mardi 26 juin 2007

Une sinécure ; un cinéma.


La chute de l'ange.

http://www.youtube.com/watch?v=AQ_eOagHb5s
Court-métrage, et pourquoi on regrette la faible diffusion de courts-métrages lorsqu'on voit celui-ci. Insensibles, s'abstenir.

Arrêtons là,

Arrêtons de nous mentir

On n'est pas fait pour ça,

Allez viens on se tire

Avant de remballer

Avant de partir

Ici tirons un trait

Sur notre avenir

Allez viens avec moi

T'envoler

Même si on ne va pas loin

On aura essayé

Allez viens avec moi

Si on part en fumée

Même si c'est la fin

Autant partir...

En beauté.


J'ai pas choisi d'aimer, mais on m'a forcée. Je sais pas moi, ça doit être une connerie de truc universel. Ce court-métrage n'a aucun défaut : le graphisme est joli, le noir et blanc est fameux, les anges, ça fait rêver, les sirènes aussi tiens.
Vous savez, c'est une historiette mièvre, vous savez, le mièvre c'est pas ma tasse de miel, mais ce miel-là, il ne colle pas aux dents.
La chute de l'ange
, c'est une ange qui tombe, qui perd ses ailes et qui laisse tomber une valise, c'est dommage. Puis on oublie cette vilaine chute grâce à un type qui n'a rien à faire ici, sur une machine bizarre, qui tombe en rade, elle aussi. Sacrée pesanteur. Et puis, sa curiosité aidant, il (tr)ouvre une valise, contenant une huitaine de flacons. Des relents d'Alice au pays des merveilles plus tard, j'ai cru qu'en ouvrant une bouteille, il allait soit devenir un géant ou soit un nain, finalement c'est un arbre qui devient géant - Jack et le haricot magique ?
Curiosité, curiosité, il ouvre un autre flacon et en adéquation avec le dessin sur la valisette, il se voit parer de deux ailes - Icare ? Cependant, il ne se brûlera pas les ailes, le troisième flacon renferme une nuit étoilée...Allez, c'est pas le tout de s'amuser de la sorte, la jeune demoiselle en détresse du début attend les pouvoirs de son nouvel ange gardien. Et ça n'a pas l'air de vraiment marcher à voir la queue du poisson qui frétille dans sa bouche...La voilà transformée en sirène !
L'ange a bien compris qu'il lui fallait de l'eau à sa naïade, il la plonge délicatement dans l'eau...et...
Et la musique, et la dernière scène, et le spectateur...et le spectateur...n'aura jamais d'ailes, ni de queue de poisson, mais une impression de Sublime en tête.